Sainte Famille du CrestoisParoisse de l'Eglise catholique en Drôme

RENCONTRER ET ANNONCER LE CHRIST AVEC LES MAISONNÉES

DES PETITES ÉQUIPES CONVIVIALES ET ACCUEILLANTES

Tout être humain aspire à la fraternité.
La maisonnée est une réponse concrète à ce besoin de fraternité, en offrant un lieu convivial d’accueil inconditionnel, d’amitié, d’attention et de soutien mutuel ; un espace proche de rencontre, à taille humaine, où des relations fraternelles en profondeur pourront être possibles.

La maisonnée est une petite fraternité de 4 à 12 personnes géographiquement proches, qui se réunissent de façon régulière et conviviale, dans un esprit d’hospitalité :
– pour être à l’écoute les uns des autres et partager sur la présence de Dieu dans leurs vies,
– pour se nourrir de la Parole de Dieu,
– pour prier ensemble,
– pour développer une expérience de foi et la partager…
La maisonnée constitue ainsi un îlot local de vie chrétienne :
– pour une fraternité de proximité attentive à son entourage,
– pour une évangélisation de proximité…

Ces fiches sont à destination de tous. Elles ont comme objectif de proposer une aide pour la mise en place et le bon fonctionnement des maisonnées.

L’APPEL DU SYNODE DIOCESAIN (2013-2015) :

Extrait des actes du synode :
1 – Encourager la création de groupes locaux et réguliers pour lire, partager et prier la Parole de Dieu, avec des animateurs formés et des outils variés, sans oublier d’inviter largement.
13 – Pour « poursuivre l’idéal des premières communautés chrétiennes, dans lesquelles les croyants avaient un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32), le conseil pastoral paroissial suscitera des petites fraternités au sein des communautés, (particulièrement dans les lieux éloignés des centres cultuels). Il sera aussi attentif au lien avec le centre et entre elles afin qu’elles « ne se transforment pas en “nomade sans racine” » (EG29). Composées de personnes géographiquement proches, elles se réunissent régulièrement pour porter attention à la vie des uns et des autres, à la vie locale, pour prier, pour se nourrir de la Parole de Dieu, et enfin pour trouver ensemble les moyens localement adaptés d’accueillir, de se mettre au service, et d’annoncer.

• Oser croire que c’est à votre portée !
  En fait, c’est le Seigneur qui est à l’œuvre…
• Prier pour discerner les appels du Seigneur :
  C’est Lui qui appelle, c’est Lui qui nous donne nos frères et sœurs.
• Partager ce projet avec quelques personnes pour constituer un petit noyau qui s’engagera à une présence  fidèle.
  La maisonnée reposera au début sur ce petit noyau.
  Accepter que le démarrage soit modeste.
• Inviter de manière ouverte et sans obligation d’engagement
  Garder le souci de l’accueil et de l’hospitalité; 
  la maisonnée ne se constitue pas seulement par affinité
  (on ne choisit pas ses frères et sœurs).

  Profiter des relations déjà existantes : la famille, les voisins, les amis et ceux qui ont les mêmes intérêts ou passe-temps, les collègues de travail ou les personnes que l’on croise souvent du fait des occupations… Commencer par approcher les personnes les plus réceptives.

• Préparer et lancer la première rencontre
  (cf. Fiche 2 : La première rencontre)
  • Choisir un lieu facile d’accès et convivial ;
  • Choisir l’animateur ;
  • Prévoir entre 1h et 1h30 maximum pour la rencontre ;
  • S’appuyer sur le canevas recommandé si on n’a pas d’expérience.

Embrayer sans délai sur les réunions suivantes
(cf. Fiche 3 : Les rencontre suivantes)

La première réunion est un peu différente de celles qui suivront. Prévoir entre 1h et 1h30 maximum. Priorité à l’accueil et à la convivialité.

Un temps d’accueil. 

Briser la glace : prendre un moment de convivialité (avec un gâteau, un dessert, une collation, une boisson…).

Se mettre sous le regard de Dieu (par courte prière lue et un petit temps de silence). L’animateur le proposera en précisant qu’il n’y a pas d’obligation, et que ceux qui veulent bien prier peuvent simplement incliner la tête et se recueillir. L’animateur pourra dire par exemple :

“ Seigneur, tu es présent au milieu de nous et nous nous mettons sous ton regard tels que nous sommes. Bénis-nous, bénis notre rencontre. Nous te remercions pour tout ce que tu vas faire au plus profond de nos cœurs.”

Présentations : chacun se présente succinctement, comme il veut, et dit ce qu’il attend de la maisonnée (les réunions suivantes permettront de mieux se connaître et d’affiner les attentes de chacun).

Un temps de partage de texte d’Evangile : Marc 3, 31-35.

 Arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler.
Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit :
‘‘Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent.’’
Mais il leur répond : ‘‘Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ?’’
Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui,
il dit : ‘‘Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.’’ .

Lire et relire le texte. Observer les étapes du récit. Dépasser la lecture au premier degré qui semble dure et méditer les éléments les plus intéressants sur le type de Fraternité proposé ici :

• •  Jésus est au centre ;
  •  ceux qui sont à l’intérieur écoutent Jésus ;
  •  il y a quelque chose à vivre : « faire la volonté de Dieu » ;
  •  Jésus révèle qui sont ses frères et ses sœurs ;
  •  ceux qui sont à l’extérieur cherchent aussi Jésus à leur manière.

Un temps de prière  :

• sur ce qu’inspire le texte d’Évangile, 
• aux intentions exprimées par les uns et les autres…

Si des personnes ne sont pas à l’aise avec les prières spontanées, l’animateur invite à énoncer de manière très simple ce sur quoi chacun voudrait que l’on prie et on récapitule intérieurement toutes ces intentions dans un ‘Notre Père’.

Un temps d’organisation (si ce n’est déjà fait).

• Échanger des adresses, des téléphones, des adresses mail.
• Donner un aperçu du déroulement proposé des prochaines réunions (cf.fiche 3) et choisir parmi des différents thèmes possibles (lectures du dimanche, lecture suivie d’un évangile, new pastoral…)
• Fixer le rythme des rencontres, l’idéal étant hebdomadaire avec un jour fixe, quitte à ce que la durée de la rencontre soit plus courte (privilégier la fréquence à la durée). L’expérience montre qu’il faut au moins faire deux réunions par mois pour porter tous ses fruits.
• Le lieu et l’animateur de la prochaine rencontre.
• Le choix du responsable pour l’année, du nom de la maisonnée (un saint ou un lieu  par exemple, mais ce choix peut être fait plus tard).

Avant de se quitter

Faire un tour de table pour exprimer ses envies, son ressenti…

La maisonnée ne demande pas de compétence particulière. Son mode de fonctionnement doit rester souple. Voici quelques repères à adapter :

Le lieu :  un cadre convivial, de préférence le domicile d’un des membres ;

il est préférable de tourner d’une habitation à l’autre, sauf difficultés (impossibilité de faire garder des enfants, personnes âgées ou malades ne pouvant sortir, personnes plus démunies ne souhaitant pas recevoir…) ; on pourra décorer le lieu avec une icône une bougie, une Bible en évidence…

Le contenu de la rencontre pourrait comporter les éléments ci-dessous dans un ordre à définir au sein de la maisonnée (on pourra par exemple placer au début le temps de convivialité s’il s’agit d’un dîner) :

• Temps d’accueil ; (par exemple 5’)
• Prière d’ouverture pour se mettre sous le regard de l’Esprit Saint ; (2’)
• Temps d’écoute mutuelle, de partage sur la vie de chacun, pour y découvrir la présence et l’action de Dieu; (ou  sur l’approfondissement de notre vie de foi, ou sur la manière dont chacun a essayé d’annoncer le Christ autour de lui depuis la dernière rencontre …) (25’)
• Temps de prière d’intercession autour des demandes précises exprimées par les uns ou les autre, pour se soutenir mutuellement; (ou de “prière des frères”). (10’)
• Temps de partage autour de l’Écriture Sainte selon le thème d’année choisi; (25’)
• Moment de convivialité (café, thé, gâteaux, dîner… selon l’horaire). C’est un moment important d’échanges, où se créent des liens de voisinage qui débouchent sur une amitié et une entraide sincères.  C’est aussi un temps pour communiquer des nouvelles générales ou paroissiales; (20’)
• Temps final d’action de grâce (que l’on pourra commencer en proclamant la Parole de Dieu choisie pour la rencontre). (3’)

Des précautions à tenir : Minuter les différentes étapes (la rencontre doit durer un temps raisonnable, en particulier si elle se déroule le soir).

La fidélité et la fréquence des rencontres sont importantes pour la fécondité de la maisonnée. Un rythme d’une rencontre par mois séduit d’emblée, mais l’expérience montre que ce rythme peut s’avérer insatisfaisant :

• pour bien accompagner des personnes qui découvrent la foi ;
• pour que ces rencontres fassent vraiment partie de notre vie  ;
  une rencontre mensuelle restera une rencontre occasionnelle, et le moindre empêchement (déplacement, maladie, vacances) suffira souvent pour cela tombe au niveau trimestriel. 

Il ne faut pas hésiter d’entrée à proposer un rythme plus soutenu.
La plupart des loisirs (sport, musique…) sont hebdomadaires.
Pourquoi ne pas se donner le même temps pour la rencontre fraternelle autour de la Parole de Dieu, qui éclaire et transforme nos vies ? 

Respecter la liberté : chacun doit se sentir entièrement libre :

• de partir ou de revenir. Il sait que la porte lui sera toujours ouverte et qu’il sera toujours accueilli.
• de s’exprimer ou de garder le silence lors des partages.

Bien vivre le partage : instaurer un vrai climat d’écoute bienveillante et respectueuse (cela est particulièrement vrai quand quelqu’un exprime comment Dieu lui parle personnellement et durant le temps de prière).

Être à l’écoute c’est : 

• • Prêter l’oreille, s’appliquer à entendre ce que quelqu’un exprime, désire ou ressent.
  • Être attentif à ce qui se dit, ce qui se passe. 
  • Être attentif à ce qui est ressenti : joie, tristesse, souffrance.
  • Accueillir les différences, en respectant les préoccupations et les joies de chacun.
  • Sans couper la parole, sans anticiper la pensée de l’autre, avec le seul souci de laisser l’autre s’exprimer.
  • Sans juger, sans faire de commentaire déplacé en évitant tout débat polémique.

Quelques conseils pour une bonne écoute :

• • Prendre à l’avance le temps de vous mettre en condition d’écoute.
  • Avoir un regard attentif, 
  • Oublier ses soucis personnels.
  • Écouter les idées et non pas seulement les mots.
  • Bien attendre bien que la personne se soit exprimée avant d’intervenir
  • Réagir aux idées et non à la personne
  • Mentionner son intérêt en reformulant et posant des questions.

Partager : 

• • Sur ce qui nous a marqués depuis notre dernière rencontre, ce qui a eu du sens pour nous, ce que nous avons ressenti face à tel ou tel événement en s’exprimant personnellement à la première personne (JE). Ce partage nécessite un temps de préparation avant la rencontre (que vais-je partager ?). On ne retiendra qu’un ou deux points lumineux et un ou deux points d’ombre.
  • Sans se laisser entraîner à la tentation des bavardages, commentaires et débats stériles, ou des discussions sans rapport ; Saint Paul demandait de « bannir les querelles de mots, bonnes seulement à perturber ceux qui les écoutent » (2 Tm 2, 14). 
  • Sans monopoliser la parole par respect pour les autres.

Respecter la confidentialité : Ce qui se dit dans la maisonnée n’en sort pas! Chacun doit pouvoir s’exprimer en confiance sans redouter que cela soit répété à l’extérieur ni regretter d’avoir partagé ses sentiments.

Entre les rencontres :

• Veiller à garder le contact, en particulier avec ceux qui n’ont pas pu participer à la dernière rencontre.
• Assister ceux qui en ont besoin.
• Porter dans la prière ce qui a été exprimé lors des partages.
• Prier pour que la maisonnée soit missionnaire, pour ceux de l’entourage immédiat de la maisonnée qui ne connaissent pas Jésus ou sont loin de l’Église. 

Exemples de prière, à chaque maisonnée de choisir ses propres prières.

Pour la prière d’ouverture

« Nous te remercions, Seigneur, d’avoir fait de nous des frères et des sœurs et de nous rassembler.
Nous te louons pour ton immense amour et ton pardon pour chacun d’entre nous.
Nous te demandons de bénir notre réunion et de nous donner ton Esprit Saint : que nous sachions nous accueillir, nous écouter les uns les autres pour entendre ta voix à travers nos paroles.
Nous te demandons de te prier avec foi, de ne juger et de ne condamner personne comme tu nous l’as demandé, d’être les témoins de ton Évangile de vie dans notre quartier/village.
Donne-nous la force de la foi, de l’espérance et de la charité, cet amour surgi du pardon des péchés.
Réchauffe sans cesse cet amour dans nos cœurs. Que nous persévérions à te servir sans relâche, Toi, le Vivant pour les siècles des siècles. Amen. »

Prière de saint François d’Assise

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

Veni Creator

Viens Esprit créateur, nous visiter,
Viens éclairer l’âme de tes fils ;
Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,
Toi qui créas toute chose avec amour.

Toi le don, l’envoyé du Dieu très Haut
Tu t’es fait pour nous le défenseur ;
Tu es l’amour, le feu, la source vive,
Force et douceur de la grâce du Seigneur.

Chasse au loin l’ennemi qui nous menace,
Hâte-toi de nous donner la paix ;
Afin que nous marchions sous ta conduite,
Et que nos vies soient lavées de tout péché.

Fais-nous voir le visage du très Haut,
Et révèle-nous celui du Fils ;
Et toi, l’esprit commun qui les rassemble,
Viens en nos cœurs, qu’à jamais nous croyions en toi.

Avant de lire ensemble la Parole de Dieu

Envoie sur nous ton Esprit, Seigneur,
ouvre les yeux et les oreilles de notre cœur,
mets notre être tout entier à ton écoute,
afin que nous puissions te rencontrer dans la Parole que Tu nous donnes aujourd’hui.  Amen

Dieu nous parle personnellement à travers l’Écriture Sainte.
Quel sens ces textes ont-ils ?  On pourrait en distinguer 4 :

1. le Sens Littéral (le genre littéraire, le style, le contexte, les personnages, le récit, la signification au premier degré, …) ; il faut commencer par là, mais ne pas s’arrêter là !
2. le Sens Spirituel : ce que le texte nous dit de Dieu (le plus important) ; comme on n’enferme pas Dieu, il y a une multitude infinie de sens et de nuances.
3. le Sens Moral : ce que cela implique pour moi (à rechercher après le sens spirituel pour ne pas faire de la Bible un simple livre de morale, de sagesse ou un code de bonne conduite…).
4. le Sens Plénier ou ultime (qui nous conduit à la communion parfaite avec Dieu, que nous n’atteindrons jamais sur terre, mais que nous pouvons approcher…

Une suggestion de méthode pour un partage biblique :

1. Courte prière qui peut ressembler à ceci  : “Seigneur, envoie sur nous ton Esprit, ouvre les yeux et les oreilles de notre cœur, mets notre être tout entier à ton écoute, afin que nous puissions te rencontrer dans la Parole que Tu nous donnes aujourd’hui.  Amen.” 
2. Lecture à voix haute. 
3. 1er temps de silence et de relecture personnelle (prendre conscience du lieu , du décor , des personnages,  de la scène… ).
4. Tour de table rapide pour dire – sans s’étendre – le(s) mot(s), le(s) verset(s), l’image évoquée, qui a(ont) retenu mon attention.
5. 2ème Temps de silence : accueillir ce qui vient d’être dit, méditer…
6. Partager comment ce texte me parle de Dieu, de son amour à travers les points que j’ai relevés ou que les autres ont relevés.
7. Partager comment ce texte me touche aujourd’hui, donne du sens à ma vie, est un appel à changer… (ne pas sauter l’étape précédente pour éviter une lecture purement morale)
8. Temps d’action de grâce : se déplacer face à l’icône ou le crucifix préparé, lire de nouveau le texte à voix haute (proclamation). 
   Puis chacun laisse librement monter sa prière à partir de ce que le Seigneur lui a fait découvrir par ce texte et son partage.

La méthode de la Lectio divina  : on distingue 4 étapes (après avoir prié) :

1. Lectio (Lecture): Lire plusieurs fois le texte pour s’en imprégner. Noter ce qui nous frappe, nous interpelle…
   C’est la nourriture reçue !
2. Meditatio (Méditation) : Étudier le texte pour trouver ce qu’il nous apporte aujourd’hui : Que voulait dire Jésus ? (comprendre). En quoi cela me rejoint-il ? (ressentir). En quoi cela m’invite-t-il à changer ? (agir). C’est la nourriture mastiquée !
3. Oratio : (Prière) : Laisser les mots jaillir de notre cœur pour nous adresser à Dieu. Dialogue à la manière de deux amis.
   C’est la saveur de la nourriture !
4. Contemplatio (contemplation) : Se laisser porter et guider par Dieu. S’ouvrir à son action. Devenir le témoin émerveillé d’un Amour plus grand que notre cœur et “plus intime à moi-même que moi-même”. C’est l’action de la nourriture en nous !
5. Actio (action) : « … La Lectio divina ne s’achève pas dans sa dynamique tant qu’elle ne débouche pas dans l’action, qui porte l’existence croyante à se faire don pour les autres dans la charité. » (Verbum Domini 87)